Plantes sauvages ou cultivées TOXIQUES pour les lézards et tortues

Les plantes TOXIQUES par ingestion

Voici la liste et le descriptif des plantes toxiques pour nos lézards et tortues. Cette liste est élaborée au vu des connaissances que l'on a de cette toxicité chez l'homme et les animaux domestiques. Il est évident que la toxicité d'un végétal est dépendante de l'espèce qui la consomme et que certains reptiles sont peut-être plus résistants que nous à certaines toxines. Cependant, en l'absence de données précises, il vaut mieux appliquer le principe de précaution et ne pas distribuer ces végétaux à nos animaux. Les exceptions seront indiquées dans la fiche de chaque plante.
Notons aussi que selon l'adage "c'est la dose qui fait le poison", certaines plantes toxiques ne le sont plus si la dose ingérée est infime....mais comment être sûr de ne pas dépasser ce seuil inconnu ?
Dans le doute abstenons nous.



Conduite à tenir en cas d'intoxication par une de ces plantes chez un reptile :

• Retirer les restes de plante de la cavité buccale de l'animal
  
• Si nécessaire: rincer la cavité buccale, délicatement
  
• Porter l'animal chez un vétérinaire afin qu'il administre à celui-ci, au moyen d'une sonde gastrique, des produits absorbants à base de charbon, et éventuellement des pansements gastriques
  
• Maintenir le malade dans un terrarium-infirmerie, au chaud
  
• Veiller à maintenir une bonne perfusion rénale (= faire boire l'animal)

LES ALCALOÏDES
Ce sont des substances azotées alcalines (= non acides) dérivées des acides aminés.
Ils sont particulièrement actifs sur le système nerveux. Nombre d'entre eux sont utilisés comme médicament (atropine, morphine, quinine, pilocarpine, vincristine, caféine, nicotine, cocaïne).
Symptômes: troubles du rythme cardiaque, hypotension, vertiges, agitation, convulsions, vomissements, confusion mentale, paralysie, coma.

• Alcaloïdes tropaniques
  Ils ont en commun de posséder dans leur formule un élément bicyclique; le tropane ou un de ses dérivés. On les trouve surtout chez les Solanacées mais aussi de façon sporadique chez les Brassicacées, les Convolvulacées, les Euphorbiacées, les Protéacées.....
  
  
• Alcaloïdes pyrrolizidiques
  Ce sont des esters d'amino-alcools et d'un ou deux acides aliphatiques carboxiliques. On les retrouve essentiellement chez les Astéracées et les Boraginacées, et de façon sporadique chez les Apocynacées, les Euphorbiacées, les Linacées, les Orchidacées, les Poacées....

LES HÉTÉROSIDES (ou glycosides)
Ce sont des toxines dans lesquelles au moins une molécule de sucre (ose) est liée avec l'oxygène à un autre composé non osidique, souvent azoté, appelé génine. La nature de la génine est très variable (acide gras hydrolysé, phénol, quinone, terpène, stéroïde....)

• Hétérosides cardiotoxiques
  Ces molécules exercent une action inotrope positive sur le cœur: elles augmentent la force et diminuent la fréquence des contractions cardiaques. Pour ces molécules la génine et un stéroïde.
  Exemples: digitaline, digitoxose, cardenolide, bufadiénolide, strophantine.
  
  
• Hétérosides cyanogènes
  L'hydrolyse de ces composés aboutit à la formation de cyanure d'hydrogène (HCN = acide cyanhydrique) qui provoque l'asphyxie cellulaire en se fixant à l'hémoglobine.
  Exemples: linamarine, prunasine, loraustraline
  Ce sont des substances fréquemment rencontrées chez les végétaux, surtout chez les Aracées, les Astéracées, les Euphorbiacées, les Fabacées, les Poacées, les Rosacées.
  Les parties les plus jeunes de la plante sont souvent les plus riches en hétérosides cyanogènes. Symptômes: comparables à ceux provoqués pas les alcaloïdes.

LES GLUCOSINOLATES
Hétérosides soufrés, anioniques, responsables des odeurs fortes et caractéristiques dégagées par les Brassicacées notamment.


LES SAPONOSIDES
Molécules douées de propriétés tensio-actives: elles se disolvent dans l'eau en formant des solutions moussantes. On les utilisait jadis comme détergent.
Ce sont des hétérosides dont la génine est soit un triterpène, soit un stéroïde.


LES OXALATES
Ce sont des sels instables de l'acide oxalique, surtout l'oxalate de calcium. On les trouve dans le latex de certaines plantes (principalement les Aracées) sous forme d'aiguilles microscopiques appelées raphides, très vulnérantes, phlogogènes
Cependant, beaucoup de plantes à raphides n'ont pas d'effet sur la santé des animaux. On suspecte donc que les plantes toxiques possèdent en plus des raphides, des toxines dont la pénétration dans les muqueuses serait facilitée par ces raphides. Ces toxines pourraient être des hétérosides cyanogènes, des substances histamino-libératrices ou des enzymes protéolytiques.
Les genres Dieffenbacchia et Philodendron sont les plus toxiques
Symptômes: irritation des muqueuses et du tube digestif, dysphagie, difficultés respiratoires.


LES COMPOSES PHENOLIQUES
Molécules non azotées présentant au moins un noyau benzénique auquel est lié au moins un groupe hydroxyle.
Exemples: acide benzoïque, acide phénylproprionique, acétophénones, lignanes, lignines, coumarines, chromones, quinones, stilbène, flavonol.....


LES COUMARINES
Composés;s phénoliques de la famille des lactones et issus de la cyclisation de l'acide cinnamique. On les trouve essentiellement chez les Apiacées et les Rutacées.
Exemples: umbellifèrone, angélicine, bergaptène, visnadine...


LES TERPENES
Composés polycycliques issus d'un ester pyrophosphorique d'alcool. On classe ces molécules en monoterpènes, sesquiterpènes, diterpènes, triterpènes et carotènes.
Certains triterpènes évoluent en stéroïdes.


LES SESQUITERPENES
Les sesquiterpènes volatils sont les constituants principaux des huiles essentielles.
D'autres, les lactones, sont des toxiques nerveux.
Les méthylène-lactones sont des molécules allergisantes.
Enfin, les furanosesquiterpènes sont très toxiques.


LES TANINS
Composés phénoliques hydrosolubles précipitant les protéines.

Les tanins hydrosolubles sont des esters d'un sucre (généralement le glucose) et d'un acide-phénol qui peut être l'acide gallique ou un acide diphénique.
Les tanins condensés ou proanthocyanidols sont des polymères flavaniques.


Bibliographie (entre autres): PLANTES TOXIQUES Végétaux dangereux pour l'Homme et les animaux (2nde édition) de Jean Bruneton, éditions EMinter et Tec&Doc, 2001.